Des Genevois se mesurent à de jeunes talents en philosophie du monde entier
Cette année, l’Olympiade internationale de philosophie aurait dû avoir lieu au Portugal. Au lieu de cela, elle a été menée par internet - et placée sous la devise «Solidarité globale». Du 28 au 31 mai, des jeunes philosophes en provenance de plus de 30 pays ont concouru depuis leur domicile.
Visite depuis Harvard: Michael Sandel en discussion avec les jeunes philosophes.(Screenshot: Olympiades de Philosophie.)
Des anciens participants à l'Olympiades internationale de philosophie racontent leurs expériences lors de la cérémonie d’ouverture. (Screenshot: Olympiades de Philosophie.)
Mircea-Petru Ditiu (Image: Mircea-Petru Ditiu)
Emilie Dill (Image: Emilie Dill)
L’équipe suisse:
Emilie Dill, Institut Florimont (GE)
Mircea-Petru Ditiu, Ecole Internationale de Genève (GE)
Initialement, Manuel Beckert (Gymnase de Neufeld, BE) et Severin Rohrer (Ecole cantonale de Burggraben, SG) s’étaient qualifiés grâce à leurs médailles d’or obtenues aux Olympiades suisses de philosophie, mais ils ont dû se désister. Emilie und Mircea-Petru, médaillés d’argent à l’échelle nationale, les ont remplacés.
Rédiger un essai devant la caméra
Pour Mircea-Petru, la semaine a été intense: en plus de l’Olympiade internationale, il était aussi occupé par plusieurs examens scolaires. Il ne voulait toutefois pas laisser passer l’occasion de participer à l’Olympiade. Lui et les autres participants avaient quatre heures pour écrire un essai au sujet de l’une des quatre citations proposées. Ils étaient surveillés par vidéoconférence. De plus, les textes ont été analysés de façon à exclure tout plagiat. Et enfin, les essais ont été évalués par des enseignants de philosophie du monde entier. Pour l’équipe suisse, il n’y a eu cette année aucune médaille - mais beaucoup de matière à réflexion.
Les questions philosophiques du moment
Les organisateurs slovènes de l’Olympiade internationale en ligne ont réussi à concocter en peu de temps un programme varié sous le thème «Solidarité globale». En plus du concours, il y a eu des conférences et des tables rondes modérées par des élèves. Celles-ci étaient vraiment intéressantes, souligne Emilie. Elle n’est pas trop déçue de ne pas avoir gagné de médaille: «Je suis quand même fière de notre prestation». Ce sont des jeunes de Turquie et de Singapour qui ont remporté les médailles d’or. Le classement a été communiqué lors d’une cérémonie de clôture en ligne, à laquelle le philosophe Michael Sandel a participé. Il a discuté avec les adolescents au sujet des questions éthiques soulevées par la pandémie, par exemple: est-il légitime d’introduire des certificats d’immunité définissant qui peut participer à la vie sociale et qui doit s’isoler ? La justice est une valeur particulièrement importante aux yeux d’Emilie: elle compte étudier le droit à Genève, dans le but de devenir avocate spécialisée dans les droits humains.
Les Olympiades de la science encouragent des jeunes, éveillent leurs capacités scientifiques et leur créativité, et montrent que la science est passionnante. Neuf Olympiades ont lieu chaque année : des ateliers, des camps, des examens et des concours pour plus de 4'000 talents en biologie, chimie, géographie, informatique, mathématiques, philosophie, physique, robotique et économie. Les organisateurs sont des jeunes chercheurs, étudiants ou enseignants qui investissent bénévolement de nombreuses heures et beaucoup de cœur dans le programme national.