Dans trois cas sur quatre, ce sont des enseignant·es qui présentent les Olympiades de la Science auprès de nos participant·es. Sans les enseignant·es pour encourager et promouvoir les jeunes talents, les Olympiades n’existeraient pas. Nous avons rencontré l’un d’entre eux : Samuel Zschokke, enseignant en biologie au Gymnase d’Oberwil.
"Je me réjouis beaucoup des bonnes prestations des élèves", dit l'enseignant en biologie Samuel Zschokke. (Images: Claudia Christen)
Depuis 2009, Samuel Zschokke est enseignant en biologie au gymnase d’Oberwil (BL). (Images: Claudia Christen)
Monsieur Zschokke, en quoi consiste votre engagement dans le domaine de la promotion des talents au gymnase d’Oberwil?
Je soutiens les élèves dans leur participation au concours de Science et Jeunesse et aux Olympiades de biologie.
Comment avez-vous été amené à vous engager dans ce domaine?
Par mon activité à l’Université de Bâle, j’ai été amené à participer en tant qu’expert au concours de Science et Jeunesse en 2012 et en 2017. La fondation recherche pour chaque travail de maturité un·e expert·e familiarisé·e avec le thème traité. Par ailleurs, Les expert·es réuni·es dans un groupe sélectionnent, avec le responsable du groupe, les travaux admis pour la finale. Plus tard, je me suis également engagé aux olympiades de biologie.
Samuel Zschokke est enseignant en biologie au gymnase d’Oberwil (BL) depuis 2009. Il s’engage depuis près de cinq ans pour la promotion des talents.
Comment soutenez-vous concrètement les élèves dans leur participation aux Olympiades de biologie?
Ma première tâche est d’informer les jeunes sur l’offre. Je fais de la publicité afin que le plus possible de personnes intéressées participent effectivement aux olympiades. J’explique aux classes des différentes catégories d’âge en quoi consistent les Olympiades de biologie et comment les qualifications se déroulent. Ensuite, j’espère que le concept les enthousiasme car, en fin de compte, c’est elles/eux qui décident de s’engager ou non. Les élèves font bien plus que moi en tant qu’enseignant. Celles et ceux qui arrivent loin travaillent dur. Je le remarque dans mes cours parce qu’elles/ils savent déjà beaucoup de choses.
Je donne aussi des conseils stratégiques pour les examens. Par exemple, qu’il est tout à fait normal de ne pas pouvoir répondre à toutes les questions. Les élèves ne doivent pas perdre courage.
Ma dernière tâche consiste à surveiller les examens : je reste assis deux fois 90 minutes dans la salle pendant que les élèves passent leur premier test des Olympiades de biologie durant leur temps libre. Avec mes classes qui ont pour branche principale la biologie, cet examen fait partie intégrante du cours régulier.
J’explique aux classes des différentes catégories d’âge en quoi consistent les Olympiades de biologie et comment les qualifications se déroulent. Ensuite, j’espère que le concept les enthousiasme car, en fin de compte, c’est elles/eux qui décident de s’engager ou non.
Vous êtes alors quasiment un «promoteur de talents»?
rires) Oui, dans mes classes de branche principale, tou·tes les élèves doivent participer au premier tour. Malheureusement, il y a parfois des élèves qui se qualifient mais qui ne souhaitent pas participer, car cela ne les intéresse pas. C’est peut-être l’inconvénient d’une participation «obligatoire». J’ai même eu une fois un élève qui s’était qualifié pour la finale et qui n’a pas participé. Ça arrive. D’un autre côté, cela donne aussi une chance à des élèves qui n’auraient pas participé autrement.
"Au final, la motivation doit venir des élèves. Je ne suis là que pour donner l’impulsion", dit Samuel Zschokke.
Et en quoi consiste votre engagement auprès de Science et Jeunesse?
Chaque été, nous rappelons à nos collègues l’échéance du concours national afin de leur permettre d’aborder les élèves qui ont rédigé un très bon travail de maturité et qui ont envie de participer au concours. Je m’engage pour le concours national en tant qu’expert de Science et Jeunesse. Je sais donc quels travaux de maturité reçoivent un bon accueil ou non. J’ai déjà proposé plusieurs fois des travaux et encadré des jeunes.
Mais là aussi, la motivation des jeunes est naturellement centrale. Je les soutiens et je les conseille. Lorsque tous les travaux intéressants arrivent jusqu’au concours national, c’est bien sûr génial.
Vous souvenez-vous de jeunes que vous avez soutenu-es en particulier?
Il y a quelque temps, nous avons eu un élève très motivé et très fort, qui a pu s’initier à la recherche pendant trois mois dans le laboratoire de son oncle aux USA. Par la suite, il m’a demandé d’encadrer son travail de maturité: son projet consistait à mieux comprendre l’évolution embryonnaire du poisson-zèbre. Il y a deux ans, j’ai eu un élève qui s’est qualifié pour les Olympiades internationales de biologie. J’ai pu voir avec quelle intensité il s’y est préparé. S’agissant du concours, la prestation des élèves est bien plus grande que la nôtre en tant qu’enseignant·es. Nous ne faisons qu’informer et motiver. L’inconvénient de l’engagement de ces élèves se fait sentir durant les cours: je ne peux malheureusement plus leur apprendre grand-chose. La matière de la maturité est déjà entièrement définie.
S’engager, le chiffre: 4 cantons font partie du «groupement régional de formation de la Suisse du nord-ouest»: Aarau, Bâle-Campagne, Bâle-Ville et Soleure. Ces cantons se sont déclaré prêts à définir ensemble leurs objectifs en matière de formation. L’un des points forts du groupement régional pour les écoles secondaires est la promotion des talents. Les coordinateur·rices s’engagent dans les gymnases pour la promotion des talents et fournissent des informations au sujet des offres comme les concours, les branches facultatives, les études auprès des élèves et bien plus encore. Le gymnase d’Oberwil fait également partie du groupement régional.
Qu’est-ce qui vous motive?
Je me réjouis beaucoup des bonnes prestations des élèves. C’est beau de voir des jeunes gens motivé·es à participer à des concours scientifiques. L’an dernier, par exemple, l’un de mes élèves est parvenu en finale des Olympiades de biologie avec deux autres élèves du gymnase d’Oberwil. Je suis allé à Berne à la remise des prix pour les féliciter. Cela me rend heureux lorsque des élèves se distinguent par leur bonne prestation. On reçoit quelque chose en échange de ce que l’on donne.
Je pense aussi qu’il est utile pour les élèves de faire la connaissance des scientifiques et des expert·es. Je ne maîtrise pas tous les domaines et, lorsque des jeunes talents choisissent un thème particulier pour leur travail de maturité, je ne peux pas toujours les encadrer de manière optimale. Grâce aux expert·es de Science et Jeunesse, ces élèves reçoivent un encadrement encore meilleur. Dans de tels cas, voir la joie des élèves me comble.
Série "S'engager": 380 bénévoles travaillent avec ferveur pour les neuf Olympiades de la Science – entièrement gratuitement. Qu’est-ce que l’engagement bénévole concrètement? Nous en parlons avec des participant·es, des enseignant·es, des scientifiques et autres personnes engagées des Olympiades de la Science.
Au sujet de l’auteure: DrCora Olpe effectue un postdoc à l’Université de Zurich, où elle fait des travaux de recherche sur les cellules-souches du cerveau dans le groupe du professeur Sebastian Jessberger. Il y a plus de dix ans, elle a gagné les Olympiades de biologie suisses et a remporté la médaille de bronze en Corée du Sud. Elle a ensuite étudié et fait son doctorat à Cambridge (UK). La promotion de la relève dans la recherche lui tient très à cœur, raison pour laquelle elle s’engage dans l’équipe de rédaction de l’équipe des Olympiades de la Science.