Des Olympiades sans barrières

Madame Meier, que fait une enseignante spécialisée?

L'enseignenment spécialisé est actif là où l'on peut s'attendre à une vulnérabilité due à une déficience fonctionnelle. Cette déficience peut se manifester dans les domaines de la vue, de l'ouïe, de la motricité, des émotions ou être causée par un trouble du développement neurologique, comme dans le cas de l'autisme, du TDAH, de la dyslexie ou de la dyscalculie. L'objectif de la pédagogie spécialisée est d'améliorer les chances de participation des personnes concernées dans tous les domaines de la vie, en particulier dans l'éducation. En effet, l'éducation n'est pas seulement un droit fondamental de tous les êtres humains, elle est aussi le moyen de participer aux autres domaines de la vie.  

Dans la pratique, les professionnel·le·s de la pédagogie spécialisée soutiennent les enfants et les adolescent·e·s, de la naissance à la fin de l'école obligatoire, en s'appuyant sur leurs ressources. Elles et ils collaborent avec l'environnement (foyer parental, école, etc.) afin de permettre des conditions optimales de développement et d'apprentissage. La pédagogie spécialisée peut également être suivie en tant que branche scientifique. Les champs d'activité se situent dans la recherche, conseil, l'enseignement ou la direction d'organisations.

Dre Olga Meier a étudié la pédagogie spécialisée à l'Université de Zurich et a travaillé avec et pour des personnes ayant besoin de soutien. Elle considère son travail comme une médiation entre les besoins et les exigences des personnes concernées et l'environnement. 

Quelle est la différence entre la compensation - individuelle - des désavantages (reasonable accommodation) et l'accessibilité (accessibility)?

Nous nous développons (apprendre, c'est aussi se développer) en nous confrontant à l'environnement. Les conditions environnementales et la manière dont nous les gérons (ou pouvons les gérer) sont donc très importantes, en particulier pour celles et ceux d'entre nous qui vivent avec un handicap fonctionnel.

« Si l'éclairage n'est pas optimal, je ne peux pas lire longtemps, même avec des lunettes, c'est fatigant. Dans une cuisine adaptée aux fauteuils roulants, une personne en fauteuil roulant peut cuisiner aussi vite qu'une piétone. »

Un handicap résulte de l'interaction complexe entre une personne ayant une déficience fonctionnelle et les conditions environnementales dans une situation donnée. C'est la vision actuelle du handicap [1].

Des conditions environnementales accessibles à tou·te·s et sans barrières dans l'enseignement concernent les domaines architectural et technique, numérique, didactique et administratif. Avec les possibilités actuelles, les documents d'examen peuvent par exemple être conçus dans un format numérique accessible, afin de ne pas devoir les adapter spécialement pour une candidate souffrant d'un handicap visuel ou de lecture (dyslexie). Cette candidate aura toutefois peut-être besoin d'une prolongation de la durée de l'examen, ce qui est considéré comme une compensation individuelle du désavantage.

Tu trouveras d'autres informations sur le site web « Pour des Olympiades inclusives »

Les bénévoles ne sont, pour la plupart, ni des enseignant·e·s ni des didacticien·ne·s. Elles et ils partagent leur passion: la science. Avez-vous quelques conseils à leur donner pour mieux soutenir les participant·e·s ayant un handicap ou des limitations?

En principe: prendre son temps, ne pas tirer de conclusions hâtives, faire preuve de patience, poser des questions avec précaution. Accepter les participant·e·s tels qu'elles et ils sont.

Concrètement:

• Au début (répéter si jugé nécessaire), signaler l'ouverture à une discussion à deux (éventuellement échange de mails) si quelqu'un est confronté à des problèmes.
• Accepter si quelqu'un ne parle pas de ses problèmes ; intervenir si des malentendus apparaîssent ou si des problèmes peuvent survenir en raison du handicap.
• Toutes les personnes atteintes d'un certain handicap du diagnostic n'ont pas le même besoin de soutien, les mêmes outils ou la même technique de travail.
• Soutien: autant que nécessaire et aussi peu que possible.

En outre:

Des directives générales claires (« que faire si … ») et des accords (dans certaines situations) sont utiles. Par exemple: Quelles informations sont confidentielles et lesquelles ne le sont pas? Que se passe-t-il si cette mesure ne donne pas le résultat escompté?
Une personne de contact pour les questions ou pour conseiller et soutenir les bénévoles doit être connue.  

Inscris-toi jusqu'au 11 mai à la discussion « Olympiades sans barrières »!

[1] Cf. définition dans la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé CIF de l'OMS, 2001 ainsi que dans la Loi sur l'égalité des personnes handicapées LHand 2002 et dans la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées CRS 2006.