Systèmes d’information géographique – plus que de simples cartes
Plus de 70% de nos décisions quotidiennes sont liées à la notion d’espace. Quel est le moyen le plus rapide pour me rendre à la gare? Où se trouve le supermarché ou la piste cyclable les plus proches? Des questions qui peuvent toutes être résolues grâce aux systèmes d’information géographique (SIG), une sorte de carte nationale interactive.
Les systèmes GNSS sont utilisés pour la détermination de coordonnées super-précises en décimètres ou en centimètres lors de la saisie des géo-données (Image: Juliane Krenz)
Les différents types de géométries des SIG à l’exemple du même paysage (au centre); à gauche affichage vectoriel avec des points, des lignes et des polygones; à droite, affichage de trame. (Image: Juliane Krenz)
Les systèmes d’information géographique (SIG) et les géo-données font désormais partie de notre vie. Nous les utilisons toutes et tous presque tous les jours, souvent sans le savoir. En quoi consistent ces systèmes d’information et pourquoi gagnent-ils en importance? Les SIG servent à saisir, à traiter, à analyser, à évaluer et à représenter des données géographiques, appelées géo-données, et référencées dans l’espace au moyen de coordonnées. Il s’agit par exemple d’arrêts de transports publics, des stations de chargement pour voitures électriques ou des chemins de randonnée, mais aussi d’images satellites. Ces données sont préparées par des spécialistes et diffusées pour la plupart par des géo-portails. Ces derniers sont des plateformes Internet qui fournissent des géo-données et des cartes. Parmi les plus connus, on peut citer le géo-portail de la Confédération et Google Maps.
Des données à la visualisation
Chaque série de données du même type («layer» dans le jargon des spécialistes), par exemple les arrêts de bus, nécessite une représentation ou une consultation graphique. Les données sont pour la plupart disponibles sous forme tabulaire ou papier et doivent être représentées sur une carte. A cet effet, il faut disposer des données géographiques exactes, à savoir des coordonnées. Idéalement, celles-ci doivent être relevée lors de la saisie des données pour éviter des complications par la suite. La représentation prend souvent beaucoup de temps et n’est pas toujours simple. Outre les coordonnées géographiques, il faut également considérer la forme des données (géométrie). Les données d’une série peuvent être présentées soit par des points, des lignes ou des polygones basés sur des vecteurs ou des trames. Les SIG sont néanmoins bien plus que des cartes ou des séries de données. En effet, les données ne doivent pas être statiques et doivent aussi pouvoir être consultées. Ainsi, sur le géo-portail de la Confédération par exemple, il est non seulement possible de représenter les arrêts de transports publics, mais aussi de savoir quand le prochain bus ou train de cet arrêt circule ou s’il y a du retard sur la ligne en cliquant sur le symbole correspondant. Pour que cela fonctionne, il faut que les géométries des arrêts, dans ce cas des points, soient reliées à d’autres bases de données.
Après avoir brièvement expliqué la théorie, nous souhaiterions te présenter encore quelques exemples. Sur le géo-portail de la Confédération, tu peux consulter des centaines de cartes, photos aériennes et géo-données. Tu peux par exemple afficher tous les chemins de randonnée par degré de difficulté: chemins de randonnée pédestre, chemins de randonnée de montagne et chemins de randonnée alpine. De cette manière, tu peux planifier ta prochaine randonnée de manière optimale. Ou tu peux consulter le temps de trajet en transports publics à destination d’agglomérations et de communes centres et savoir combien de temps tu as besoin pour te rendre d’un point vers la prochaine agglomération. Il est aussi très intéressant de pouvoir comparer des cartes et des photos aériennes issues de différentes années. Cette fonction permet de faire des observations intéressantes dans le domaine du climat. Tu peux par exemple comparer à l’aide d’un régulateur des photos aériennes de 1946 avec des photos actuelles et ainsi observer le recul des glaciers. Par ailleurs, bon nombre de ces cartes et géo-données peuvent également être consultées dans une application sur smartphone (nom: swisstopo). Grâce à cette dernière, tu peux étudier les cartes de la Suisse tranquillement sur ton téléphone, afficher certaines séries de données et même calculer le temps de randonnée d’un point à un autre. Pour ce faire, il te suffit d’indiquer le point de départ et la destination sur la carte
Une semaine de pratique avec les SIG
Tu peux également en apprendre plus sur les SIG en participant aux Olympiades de géographie. Les finalistes des olympiades suisses de géographie ont chaque année la chance d’acquérir de l’expérience avec les géo-données lors d’un camp d’été d’une semaine. Ainsi, il a notamment été possible ces dernières années de répertorier des fourmilières, des néophytes et la Bdiversité des arbres le long de l’itinéraire de randonnée 13 dans le Parc national suisse de Zernez.
Les participant-es du camp d’été 2020 explorent l’itinéraire de Margunet dans le Parc national (Image: Christian Sailer)
Clique sur les StoryMaps du dernier camp d’été et découvre ce que les participant-es ont créé avec les SIG. Ou regarde ce qui va se passer en août 2021.
Dans le domaine des systèmes d’information géographique (SIG), on trouve notamment des géographes. Les études de géographie te préparent ainsi pour un emploi dans ce domaine. Comme ces études contiennent de nombreuses disciplines et que toutes les universités ne mettent pas l’accent sur les mêmes branches, informe-toi pour savoir quelle université met l’accent sur les SIG. Les employeur-ses dans le domaine des SIG sont le domaine public (Confédération, cantons et communes), les bureaux d’ingénieur-es et de géomaticien-nes ainsi que des grandes entreprises privées qui gèrent un SIG ou un géo-portail.
Au sujet des auteur-es : Marco Engeler a étudié la géographie. Il travaille depuis quelques années dans le domaine des SIG et de la géomatique. Il fait partie de l’association des olympiades de géographie depuis 2020. Juliane Krenz a étudié la géographie et est chercheuse à l’Université de Bâle. Elle y donne des cours SIG et analyse pour ses travaux de recherche notamment des images de drones et satellites. Depuis 2021, elle dirige le laboratoire d’analyse du sol. Elle fait partie des olympiades de géographie depuis 2017 et est responsable du site Internet.