L’Olympiade de philosophie s’est déroulée en ligne
Manuel Beckert (Gymnase de Neufeld, BE) et Severin Rohrer (Ecole cantonale de Burggraben, SG)
ont remporté la médaille d’or à l’Olympiade suisse de philosophie. Ils ont convaincu le jury par
leurs arguments concernant les limites de la liberté - et ce, sans quitter les limites de leur propre
chambre. Car la finale de l’Olympiade de philosophie, le 21 mars, s’est déroulée de façon
virtuelle.
Vidéoconférence spontanée avec les participants. (Screenshot: Lara Gafner)
Manuel Beckert (Image: Manuel Beckert)
Médaille de bronze pour Nadine Jabornegg (Kantonsschule Wil, SG) et Conradin Schindler (Kantonsschule Zürcher Oberland, ZH). (Images: Nadine Jabornegg, Conradin Schindler)
12 finalistes de toute la Suisse, qui se sont distingués parmi 122 participants au total, se rencontrent lors d’un week-end prolongé à Berne. Ils font connaissance, discutent, et rédigent une dissertation. Ainsi était prévue la finale de l’Olympiade de philosophie. Mais la pandémie du coronavirus s’est déclarée et l’événement a dû être annulé. Pour donner tout de même aux participants une chance d’obtenir une médaille, le concours de dissertation a eu lieu en ligne samedi dernier.
La liberté est dans l’air du temps
Les participants ont reçu les propositions de thèmes par courriel à 08:00. Les dissertations pouvaient être rédigées à domicile et envoyées jusqu’à 13:00. «Les limites appliquées à la volonté à travers le monde ne sont pas un obstacle à la liberté, elles en sont une condition préalable» - cette citation de Peter Bieri a été le thème le plus souvent choisi. «Je constate que la liberté est dans l’air du temps", a commenté un membre du jury. Les deux gagnants ont eux aussi choisi cette citation. Manuel Beckert, premier au classement, en est venu à la conclusion que l’on est pris dans des contradictions si l’on suit jusqu’au bout la thèse de Peter Bieri. Il a argumenté dans ce sens par une expérience de pensée personnelle, notamment.
Pluridisciplinaire
Une fois le travail terminé, quelques-uns de ces jeunes philosophes ont spontanément discuté par vidéoconférence. La conversation s’est d’abord concentrée sur les dissertations. A un moment donné s’est posée la question de savoir si l’on peut avoir une représentation d’un concept sans pour autant en connaître le nom. Par exemple, si l’on peut comprendre le sentiment appelé «malin plaisir» même sans pouvoir le nommer. Un autre sujet de discussion a été la mise en oeuvre de l’enseignement à distance, qui ne touche pas que les activités extrascolaires telles que les Olympiades, mais aussi l’école elle-même. La plupart des jeunes se connaissaient déjà via leur participation à d’autres Olympiades de la science. Severin Rohrer, deuxième au classement, n’avait encore jamais participé à d’autres Olympiades pour sa part, mais il a lui aussi des intérêts multiples: il a remporté l’an passé un concours de latin.
Ce que l’avenir nous réserve
Normalement, les deux vainqueurs auraient dû désormais se préparer en vue de leur voyage pour l’Olympiade internationale de philosophie. Mais l’événement, prévu à Lisbonne fin mai, est en principe reporté à 2021. Toutefois, la question d’une alternative en ligne aussi pour la compétition internationale est actuellement en discussion. En tous les cas, les participants de la finale suisse de cette année devraient pouvoir se rencontrer en personne encore cette année, dès que les circonstances le permettront.
Les Olympiades de la science encouragent des jeunes, éveillent leurs capacités scientifiques et leur créativité, et montrent que la science est passionnante. Neuf Olympiades ont lieu chaque année : des ateliers, des camps, des examens et des concours pour plus de 4'000 talents en biologie, chimie, géographie, informatique, mathématiques, philosophie, physique, robotique et économie. Les organisateurs sont des jeunes chercheurs, étudiants ou enseignants qui investissent bénévolement de nombreuses heures et beaucoup de cœur dans le programme national.